» D’ascendance arménienne, Raffi Djendoyan vit et travaille à Paris. Si c’est à l’école de l’image des Gobelins qu’il reçoit sa formation initiale, c’est dans le street art qu’il vit à l’adolescence ses premières heures en tant qu’artiste. Mais devant l’uniformisation croissante qui s’empare à cette époque de l’art de rue, il anticipe le chemin qu’emprunteront plus tard de nombreux grands noms de ce domaine en adoptant l’usage du pinceau et des supports dits traditionnels. Les techniques « anciennes » de peinture à l’huile se révèlent dès lors indépassables à ses yeux et, paradoxalement, exceptionnellement polyvalentes en comparaison des procédés nés de la contemporanéité. La toile s’impose de surcroît comme objet destiné à perdurer, totalement opposé aux surfaces de rue qui, éphémères à divers degrés, sont toujours vouées à être recouvertes ou détruites. Un mécène parisien, Christian Piraux, est le premier à repérer son travail et à l’encourager lorsqu’il connait ses premières expositions. Une autre rencontre déterminante a lieu avec l’une de ses idoles, le dessinateur et designer H.R. Giger, ce dernier lui faisant part, entre autres, de son intérêt pour l’artiste Miodrag Djuric, dit « Dado » (1933-2010), à l’univers obscur et torturé. Aujourd’hui, Raffi développe un univers original, onirique et sensuel, parfois dur, cinématographique sans l’être trop, porté par un excellent sens de la mise en scène et un don naturel pour la création d’ambiance. Il exploite une sensibilité à mi-chemin entre gothic et cyber punk, apte, espérons-le, à remettre au goût du jour ces genres, malheureusement trop souvent délaissés par la pratique des Beaux-Arts. «